Près de deux semaines maintenant que Patrice Nganang, écrivain d’origine camerounais a été arrêté dans son pays d’origine. À quelques jours des fêtes de fin d’année, sa fille de 8 ans lui a écrit une correspondance dans laquelle elle lui demande de ne pas s’inquiéter s’il rate Noël ou son anniversaire.
“Toute la famille est triste que tu sois parti, mais fière de ce que tu as accompli, que tu aies pris la bonne décision. On compte sur toi papa”, a déclaré Nomsa Nganang qui doit fêter son 9e anniversaire le 29 janvier.
Jusqu‘à très récemment, Nomsa ne savait pas ce qui était arrivé à son père. Sa mère, Nyasha Bakare, mariée à l‘écrivain depuis 17 ans, a préféré attendre quelques jours pour lui en parler lorsqu’elle a su que l‘écrivain ne serait pas libéré immédiatement, a-t-elle confié à l’Associated Press.
Le 6 décembre, Patrice Nganang se faisait arrêter à Douala, capitale économique du Cameroun, alors qu’il devait embarquer pour Harare, et a été placé en prison dans la nuit de jeudi à vendredi après une période de garde à vue.
L’enseignant à l’université de New York a été chargé pour “apologie de crime” et “menaces”. “On lui reproche (aussi) des faits d’apologie de crime et de violence et de menaces”, a-t-il précisé.
“On dit qu’il menace + quiconque de mort + par un post Facebook sans dire que c’est le président de République”, Paul Biya, a-t-il rapporté. Selon lui, le parquet essaye de “mettre de côté” le chef de l’Etat alors que M. Nganang a été arrêté le 6 décembre sur la base d’une “note” du patron de la police indiquant “qu’on l’arrête pour enquêtes sur les propos écrits contre le président de la République”.
Selon le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, il s’agirait plutôt de menaces contre le président Biya contenues dans la publication de l‘écrivain sur Facebook.
“Faites-moi confiance et je ne blague pas, je l’ai devant moi, lui Biya, et j’ai un fusil, je vais lui donner une balle exactement dans le front. Je le dis depuis Yaoundé où je suis”, avait écrit M. Nganang le 3 décembre sur le réseau social.
Lors de la première audience de son procès à Yaoundé le vendredi dernier, l‘écrivain a plaidé non coupable.
Depuis le début de l’affaire, plusieurs organisations, dont le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), ont appelé à sa libération.